L’avis du renard
J’avais lu et apprécié divers livres de Robert Charles Wilson, aussi n’ai-je pas hésité quand j’ai vu ce livre dans les promotions suggérées par ma liseuse – d’autant que la quatrième de couverture m’intriguait. Votre renard préféré qui succombe à une publicité ! Était-il malade ? Non, j’avais plutôt une bonne confiance en l’auteur (malgré son tome trois de la trilogie Spin) et aurait probablement acheté ce tome un jour ou l’autre.
Parlons de la quatrième de couverture : elle enjolive un peu la réalité, à moins qu’elle n’utilise des définitions floues. Le roman n’est pas mauvais, loin de là, mais ne mérite pas selon moi le qualificatif de l’une des plus belles réussites de l’auteur. En fait, ce livre a été traduit sur le tard, en 2010 pour l’édition grand format. Fort du succès d’autres titres de Robert Charles Wilson, l’éditeur a semble-t-il voulu promouvoir ce roman moins connu auprès de lecteurs qui, comme moi, s’étaient déjà fait une bonne image du Nord-Américain.
On a donc un plutôt bon livre, sans qu’il soit exceptionnel. Tous les thèmes chers à Robert Charles Wilson sont là :
- La technologie ultraavancée incompréhensible et quasi divine ;
- Le fait que cette technologie se retrouve dans le monde contemporain ;
- Des gens normaux qui sont embarqués dans quelque chose qui les dépasse complètement ;
- Des références fortes à l’écologie ;
- Aucune explication claire du fonctionnement de la technologie : elle est là en tant que postulat, elle sert de support à l’histoire et n’est pas son but – même si les personnages vont s’y intéresser ;
- Un côté humaniste et mélancolique.
Tout ceci est arrangé dans une histoire plutôt efficace. En fait, si je devais faire un reproche à ce roman, c’est au niveau des personnages. Je m’y suis peu attaché. Certains passages, en particulier, sont assez confus, ce qui n’aide pas à se mettre dans la peau du personnage. De plus, l’un des personnages est très éloigné de nous dans sa psychologie (difficile d’en dire plus sans pourrir l’intrigue). Hélas, les techniques déployées par l’auteur pour que le lecteur ressente de l’empathie pour ce personnage fonctionnent globalement mal ; ne me sentant pas concerné par son histoire, ça a déséquilibré tout un pan du roman. Malgré cela, les personnages ne sont par fondamentalement ratés. Par exemple, chacun d’entre eux a une raison logique d’agir comme il le fait.
Le reste du roman est bon. En particulier la gestion du voyage dans le temps, sujet casse-gueule par excellence, est bien réussie et je ne lui ai pas trouvé de gros défaut. L’histoire avance bien malgré quelques longueurs – provoquées par le défaut d’attachement à certains personnages ? Je n’ai pas remarqué quoi que ce soit sur l’écriture, ce qui est parfait.
En résumé, j’ai passé un bon moment en lisant ce roman, mais je ne pense pas qu’il me marque au point que j’en reparle dans dix ans.
À lire absolument si on aime
- Les histoires habituelles de Robert Charles Wilson.
- Les personnages aux prises avec des évènements qui les dépassent complètement.
- Les voyages dans le temps bien ficelés.
- Les années 90, les années 60 et l’Oregon.
À éviter si on cherche
- De la hard science où le moindre boulon est détaillé.
- Le meilleur livre de Robert Charles Wilson.
- Une aventure épique avec de grandes batailles.
Si vous avez aimé ce livre
Les autres livres du même auteur ! Ceux que j’ai préférés, sans ordre particulier, sont Blind Lake, Darwinia, Spin (les deux premiers, le tome trois est franchement moyen et n’a d’intérêt que pour avoir le fin mot de l’histoire) et, quoique dans une moindre mesure, Les Chronolithes.
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