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La Planète des singes

Une critique de SpaceFox, publiée le .

Avez-vous lu « La Planète des singes » ? Je dis bien lu et non vu, parce que je ne parle pas de l’un des neuf films (1968, 1970, 1971, 1972, 1973, 2001, 2011, 2014 et 2017), ni des deux séries télévisées et encore moins des bandes dessinées, mais de l’ouvrage à l’origine de tout ça. Parce que oui, avant d’être un inépuisable filon cinématographique décliné en roman, « La Planète des singes » est d’abord et avant tout un excellent livre de science-fiction français, publié en mille-neuf-cent-soixante-trois et écrit par Pierre Boulle – à qui l’on doit aussi « Le Pont de la rivière Kwai ».

Et là vous vous demandez si votre renard préféré n’est pas devenu fou de sortir une critique sur un bouquin si vieux et connu. En êtes-vous bien sûr ? Qui, dans votre entourage, a réellement lu ce livre ?

L’avis du renard

« La Planète des singes » est donc un roman de science-fiction français des années soixante, ce qui dérouterait le lecteur habitué à la science-fiction américaine moderne (ce qu’il est le plus facile de lire en piochant au hasard chez un gros libraire aujourd’hui). Déjà parce que c’est court : les 268 pages indiquées dans le cartouche sont celles de l’édition d’origine, les versions poche font entre 180 et 200 pages – la pentalogie des années soixante-dix et la trilogie en cours de réalisation ne peuvent donc être qu’éloignées de l’œuvre originelle…

Couverture

On suit donc les aventures d’Ulysse Mérou, journaliste, qui débarque sur Soror, une planète semblable à la Terre (d’où son nom), sur laquelle ils découvrent des humains (qui ont un comportement de singe) et des singes (qui ont un comportement d’humain).

Le lecteur s’embarque dans un roman prenant et efficace, intégralement écrit du point de vue d’Ulysse Mérou à l’exception du premier et du dernier chapitre. Pour qui connait les produits dérivés, certains éléments sont très différents.

Le livre est plutôt comique à tendance ironique et parodique, en particulier quant aux comportements des singes et dans leurs imitations des comportements humains. Mais surtout, le livre a plusieurs niveaux de lecture, dont une réflexion sur la politique, l’évolution et les erreurs scientifiques.

Aucun film, n’a osé reprendre la fin d’origine. Pas assez politiquement correcte ? Volonté de surprendre différemment le lecteur ? De lui rappeler un cadre plus proche de son Amérique ?

Quoi qu’il en soit, le livre se laisse très bien lire, même pour qui connait l’histoire par les produits dérivés. Dans ce cas, si quelques éléments de surprise ne fonctionnent plus, le roman reste très agréable.

À noter qu’il existe une palanquée d’éditions de ce roman, dont le point commun semble être la laideur de la couverture. Les informations du cartouche concernent l’édition d’origine, introuvable depuis longtemps, mais les éditions modernes ne sont pas compliquées à se procurer.

Une mention spéciale à Pocket, qui a réussi à faire une couverture sur une scène qui non seulement n’est pas dans le livre (c’est une pure invention du premier film), mais en plus contre laquelle l’auteur s’est explicitement opposé !

Avec la Statue de la Liberté…

À lire absolument si on aime

À éviter si on cherche

Le petit plus du livre

Il est infiniment mieux que tous les produits dérivés !

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