Made in Abyss
Made in Abyss, c’est l’histoire d’un manga vendu comme ressemblant à du Jules Verne ou du Ghibli, poétique et tout… et qui se révèle être le meilleur manga d’horreur que je connaisse. Mais graphiquement, c’est beau et mignon.
Made in Abyss, c’est l’histoire d’un manga vendu comme ressemblant à du Jules Verne ou du Ghibli, poétique et tout… et qui se révèle être le meilleur manga d’horreur que je connaisse. Mais graphiquement, c’est beau et mignon.
01 - La création de toutes choses L’homme se réveilla en sursaut et en sueur. Une idée ! Il avait une idée ! Il ignora les chiffres rouges de l’antique radio-réveil, qui affichaient trois heures trente-sept du matin, et se rua sur son ordinateur. L’opération était délicate, la très vieille machine devenait capricieuse en plus de mettre cinq bonnes minutes à démarrer. Au moins eut-il le temps de dégager la pile de linge sale (ou propre ?
La Mort entretient d’immenses et splendides jardins, c’est un fait établi. « Comment un squelette encapuchonné pourrait-il jardiner », demandera sans doute le lecteur taquin. La vérité est simple : la Mort n’est pas un tel personnage, elle est un concept, que chacun se représente comme il l’entend – quoique celui qui y voit une figure attirante et sympathique doive s’interroger sur ses propres pulsions. La Mort, par nature, est née avec la vie et mourra avec elle.
Jean-Philippe consulta l’afficheur de son récepteur GPS, qui indiquait les 48° 52′ S, 123° 23′ O prévus, et mit son navire en panne. Il était au « point Nemo », pôle d’inaccessibilité maritime, ce qui faisait de lui et de l’équipage du petit navire les êtres humains les plus isolés de la planète. Enfin ! Après des semaines de navigation dans une mer démontée (qui passait pourtant pour calme dans ces quarantièmes rugissants), il allait pouvoir réaliser son rêve.
Les Dieux s’étaient créés les uns les autres, avaient créé la Terre et le Ciel, puis avaient créé le Temps. Puis, comme maintenant ils s’ennuyaient, ils avaient créé le hasard, les jeux, l’alcool et toutes les autres drogues ; et pour tromper cet ennui, entre autres distractions et deux beuveries, ils créaient la vie. La soirée de la veille avait vu la création des autruches, des émeus et d’autres oiseaux incapables de voler ; une beuverie mémorable la semaine passée avait accouché de l’ornytorinque.
Lucie. C’est ainsi que m’appelle la race de singes nus qui hante cette planète, et c’était le premier indice vers la sublime et terrifiante vérité, car ce prénom qui m’a été donné signifie « Lumière », et c’est précisément pour apporter cette lumière aux Voyageurs que j’ai été incarnée ici. Dès que les capacités de raisonnement de mon corps d’emprunt permirent à mon âme de s’épanouir, j’acquis la conviction que je n’appartenais pas et que je ne pouvais en aucune façon appartenir réellement à cette race abjecte, suicidaire et illogique qui prétend gouverner ce monde au point d’être persuadée en maitriser les éléments.
Je connais Lucie depuis plus longtemps que n’importe qui, à l’exception de mes parents. Lucie, à l’origine, c’était la fille des voisins, née quelques jours avant moi. Puis elle est devenue une gamine adorable, ma meilleure amie, une superbe adolescente, et avant que je m’en rende compte, mon premier crush. Qui, à ma déception puis à mon soulagement, n’a rien donné : Lucie avait une passion dévorante et fusionnelle pour les vieilles histoires, les antiques contes, les textes d’horreur et de fiction.
— Qu’est-ce que tu peins ? — Une illustration d’un livre pour enfants. Là, les protagonistes s’amusent ensemble, le dessin représente ce qu’eux voient. — Ça a l’air bizarre comme loisir. Ils sont perchés sur le canapé, et le sol brule ? — Oui, tu n’as jamais joué à « le sol est de la lave » avec tes frangins quand tu étais gamin ? — De la lave ? Le jeu c’est « le sol est de la larve » non ?
Confortablement assis dans d’élégants fauteuils club, les deux multimilliardaires sirotaient un excellent Cognac et planifiaient. — D’accord, dit l’un, cette idée de croisière interplanétaire est réalisable, grâce aux nouveaux moteurs à propulsion Pitjeva. Reste le cas des escales : les clients vont vouloir visiter, faire diverses activités. — Pour la cible des jeunes sportifs aisés, j’avais pensé au parachutisme. J’imagine d’ici les affiches en quatre par trois au bord des autoroutes : « Faites du parachutisme sur Neptune, dernière planète du système solaire !
— Tiens ? Tu as un chat toi ? — Oui, je ne te l’avais pas dit ? me répondit mon amie de son accent chantant. Je l’ai trouvé à ma porte il y a trois semaines, tout ensuqué sous le cagnard. Pauvre bête ! Alors je l’ai laissé rentrer, et il est resté. Le félidé susmentionné dormait sur le canapé du séjour. Je finis d’entrer. — Il s’appelle Léone. Il est mignon, non ?
Ce jour-là, Venise était en effervescence. Quelque chose flottait au-dessus de la ville, une gigantesque vessie oblongue et fuselée, sous laquelle l’on avait accroché une longue nacelle tressée d’osier. « On » devait être la République, car l’objet étranger était paré de ses couleurs et décoré de ses armes, tel un titanesque étendard volant. L’engin se mouvait avec paresse au-dessus de la cité quand, parvenu au droit du Palais, il s’arrêta et descendit lentement.