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Inktober 2020

18 – L’ami imaginaire

Léa se saisit de Gator, son alligator en peluche, cria qu’elle sortait et s’en fut dans le jardin sans laisser à quiconque le temps d’acquiescer ou de protester. À quatre ans, ma fille avait développé une passion étrange pour les crocodiliens. Elle en avait maintenant cinq et était capable d’expliquer à n’importe quel adulte la différence entre un alligator, un gavial, un caïman et tous les autres représentants de cet ordre, et ne s’en privait pas.

Un épisode de l’Inktober 2020 par Lisa Refur,

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16-17 – Avant que ne soient la veuve et l’orphelin

— Et la petite demoiselle, elle prendra quoi ? Je fixai l’aubergiste, un grand type roux et gras. La dame, elle prendra une grande bière bien fraiche. — Une seconde pour moi. Et apportez-nous deux plats de confits de canard. Celui qui venait de parler se nommait Arjen Rius, mais personne ne l’appelait ainsi. Le grand public le désignait comme « le Juge Gris », ou « la Terreur Grise », selon qu’on le craignait ou non.

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15 – Les Dieux ne jouent pas aux dés

Les Dieux existent, c’est un fait établi, et il n’y a pas à revenir dessus. La seconde question qui vient lorsqu’on parle d’eux est souvent de savoir « qui a raison ». Tous existent, simplement ceux qui pensaient avoir une religion monothéiste se trompent sur ce point – à moins qu’ils ne considèrent que leur religion ne concerne que leur dieu, spécifiquement. J’aimerais pouvoir écrire que les dieux vivent en bonne harmonie au Paradis – je pourrais le faire, mais ça serait un double mensonge.

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14 – Le sous-marin rouge

Le sous-marin arriva dans le port à l’aube. C’était bien un sous-marin, il n’y avait aucun doute là-dessus : la forme en cigare, le château profilé, les logements des tubes du périscope et du schnorkel, l’absence de hublot, sans oublier bien sûr qu’il avait émergé de l’eau à quelques encablures de la côte. Mais celui-ci était rouge écarlate. Lorsqu’on lui avait apporté la nouvelle, Garance Ponceau, officier de la capitainerie n’avait pas compris.

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13 – La prophétie dans les titres

Viliford leva sa plume du papier, inspira et expira profondément. Dans quelques minutes, ce seraient plus de vingt années de longues et pénibles recherches qui se termineraient ; enfin il connaitrait le grand secret détenu par les écrits de Séraphin De Saint-Éphraïm. Sa quête avait commencé lorsque le savant avait remarqué que les titres des écrits du plus prolifique philosophe de son temps suivaient une rythmique particulière, rythmique dont certains indices de ses textes laissaient penser qu’elle chiffrait quelque chose.

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12 – L’accordeur d’étoiles

L’homme avait atterri dans la pelouse avec grâce et légèreté, comme s’il avait sauté d’un simple trottoir alors qu’il était tombé du ciel. Il regarda autour de lui, satisfait, posa un long instrument au sol, s’assit sur le petit banc en face du bassin, et alluma sa longue pipe en terre. Une belle nuit de début d’hiver, claire, froide et étoilée. L’enfant, vêtu de son pyjama, ses chaussons et d’un gros blouson, approchait doucement dans la bise glaciale.

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11 – Le puits aux souhaits

Comme de coutume, Emma, Nathan, Lucas et Jade jouaient dans l’immense propriété tandis que les adultes dégustaient l’infini repas dominical. C’était une journée typique de la fin de l’été, lourde et moite. Trop près au-dessus de leurs têtes, les lourds nuages croissaient et bourgeonnaient, fusionnaient en des masses cotonneuses de plus en plus grandes et sombres. Les quatre cousins et cousines, tout à leurs jeux et poursuites, ne se soucièrent pas du temps, jusqu’à ce que les premières gouttes s’écrasent sur la pelouse.

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10 – La facture de réalité

Comme tous les matins beaucoup trop tôt, le réveil poussa son cri strident. Comme tous les matins, Gabrielle, dans un brouillard de rêve et de réalité, gifla l’engin pour le faire taire. Mais ce jour là, la main de la jeune femme ne rencontra rien : ni cadran en plastique, ni bois de la table de nuit, ni métal du cadre de lit, ni même de carrelage dur et froid. Un rien total qui laissa son bras balloter dans le vide tandis qu’elle essayait de comprendre ce qu’il se passait.

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09 – Aliens aliénés

La soucoupe volante apparut dans le ciel de Washington, erra quelques instants et se posa sur la pelouse Sud de la Maison-Blanche. C’était une soucoupe volante conforme à tous les clichés habituels, avec ses dix mètres de diamètre, ses trois mètres de haut, son revêtement métallique brillant, ses petits hublots ronds et ses trois longs pieds métalliques qui s’enfonçaient doucement dans l’herbe roussie. Cinq secondes après son atterrissage, une nuée d’agents des services secrets, de militaires de toutes les armées et de membres du renseignement convergeaient vers le site, tandis que les responsables de la sureté aérienne étaient limogés pour n’avoir pas détecté l’intrusion.

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08 – Les vampires craignent-ils les lasers ?

Quatorze heures vingt-sept, un mardi. Le général De Mireville et son escorte se présentèrent à l’accueil du bâtiment, où l’on contrôla avec soin son identité. La division recherche et développement de l’armée était très secrète, et en son sein la section de lutte contre les forces surnaturelles l’était encore plus. Bientôt le général fut mené devant une porte où l’on avait écrit : « Projet Alucard ». — J’imagine que c’est le projet qui a trait aux vampires ?

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07 – Comme des mots écrits avec du savon

Aujourd’hui, je ne sais pas quoi vous raconter. Ça n’est pas la fameuse « angoisse de la page blanche » – une page blanche n’est pas inquiétante, c’est au contraire un formidable terrain de jeu qui ne demande qu’à être couvert d’idées et d’actions. Tout simplement, aujourd’hui, je ne sais pas quoi vous raconter. Au temps glorieux des blogs BD, il m’aurait suffi de vous poster une photo ou un dessin de mon chat.

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06 – Cette chose très ancienne qui traine sur mon bureau

Je ressentis le malaise à l’instant où je pénétrai dans la pièce. Une angoisse sourde et diffuse, cette impression que quelque chose d’atroce allait se produire par une nuit lourde et orageuse, en contraste absolu avec le beau matin d’automne ensoleillé qui déversait sa lumière dans mon bureau. Je m’arrêtai pour un instant d’introspection. Était-ce un message de mon subconscient ? Aurais-je oublié quelque information d’importance ce matin, qui me reviendrait subrepticement ?

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