Omble nageait. C’était sa principale occupation, et son unique mode de déplacement, car Omble était un poisson. Lorsqu’il se mouvait, il allait d’ordinaire près de la grosse algue, puis longeait le champ de force sur toute sa longueur, dépassait les cailloux bizarres par la droite, slalomait entre les branches de pierre, esquivait la grande loupe (ou s’y attardait, selon son humeur), et… se retrouvait à la grosse algue.
Car Omble était un poisson d’aquarium et partageait ses quelques mètres cubes de liquide avec plusieurs autres spécimens.
Évariste badaudait dehors par cette douce soirée vernale. Tout était calme sous l’empyrée céruléen ; la bananeraie s’illunait et froufroutait du friselis du zéphyr entre les brouts, odorait le pétrichor après l’ondée vespérale. L’aménité de la thébaïde délectait énormément le jeune homme, suscitait chez lui des réminiscences du passé.
C’est alors qu’il avisa la banane, énormantesque fruit sinople tavelé de pers, pendant d’un plan squalide isolé, presque photogène dans l’air hyalin.
Corrigé de l’interrogation d’histoire du vendredi 27 mars
Vérification des connaissances sur les Grands Schismes. Composition de 2 heures, notée sur 20 points.
Question 1 : décrivez les évènements qui ont mené aux Grands Schismes. (5 points)
Les Grands Schismes sont le fruit de la découverte de la Préquelle de la Bible, évènement qui devint par la suite l’an un du nouveau calendrier. Ces papyrus exceptionnels, parfaitement conservés et trouvés en Isralestine, prouvent que la Bible et la Torah sont des œuvres de fiction, et soulèvent le doute sur le cas du Coran.
Le redémarrage de la propulsion fut comme un coup de pied au cul, mais qui ne s’arrêta pas. Fini, le silence relatif du module en vol libre ; terminées les sensations surnaturelles de l’impesanteur. Nadia subissait trois G – trois fois l’attraction terrestre. Et, comme les dix-sept autres personnes de l’équipage qui n’étaient ni le commandant de bord ni le pilote, elle n’avait rien à faire. Alors elle regarda par le minuscule hublot, trop petit, mais déjà bien plus grand que celui installé sur les antiques missions des débuts de l’exploration spatiale.
Il était arrivé chez la jeune femme tôt dans la soirée. Un bien curieux appartement de centre-ville, aux plafonds à moulures, mobilier début XXème, pièces exigües et papiers peints défraichis. S’il ne connaissait pas les deux colocataires, il aurait aisément parié sur le fait que le lieu appartenait à un couple de petits vieux.
Et maintenant les ressorts du matelas massaient délicatement son dos nu tandis qu’il savourait l’odeur fleurie des draps lavés et repassés de frais.
Beaucoup d’entre vous connaissent l’histoire de la boite de Pandore. Mais combien savent qu’en réalité il s’agissait de la seconde boite ?
Alors, laissez-moi vous narrer le conte de la boite à rythmes de Pandore.
C’était au temps des premiers hommes, quand les Dieux régnaient sur le monde. Ce jour-là, Zeus, le roi des Dieux, ruminait sa colère sur son trône, car Prométhée avait volé le feu et l’avait donné aux hommes.
La radio capta quelques bribes de phrases hachées, un grésillement indistinct, puis plus rien. Merde. Le jour martien dure vingt-quatre heures, trente-neuf minutes et trente-cinq secondes, et chacune des secondes de celui-ci semblaient dédiées à la production de contretemps. Celui qui venait d’arriver rentrait dans la catégorie « catastrophique ».
Ce matin-là, Florence et Thomas étaient partis en mission depuis la base Jules Verne réparer une antenne-relai et relever les résultats d’expériences en cours.
Ce jour-là, je cherchais un cadeau pour l’anniversaire d’une amie friande d’exotisme et de bizarreries. C’était l’occasion rêvée de visiter cette petite boutique de curiosités du centre – vous savez, ce genre de commerce étrange, poussiéreux, mal éclairé, dans lequel on ne voit jamais aucun client et dont les horaires d’ouverture sont incompréhensibles. Tout le monde en connait un près de chez soi.
Le carillon de la porte d’entrée m’annonça dans un joyeux tintinnabulement, un « bonjour » d’une voix alto âgée me salua depuis le fond du magasin.
— Et c’est comme ça que j’ai découvert les licornes explosives.
Olaf l’Aventurier, debout sur une table dans la pénombre de la taverne, savourait l’effet de sa révélation sur son auditoire. Il dégusta une gorgée de vin chaud, distribua un sourire satisfait à l’assistance, et reprit son histoire.
— Comme vous le savez, si on voyage longtemps vers le sud, on accède à des terres ardentes, où seuls les plus terribles hivers connaissent la neige.
Tu arrives à un moment de ta vie où tu te poses des questions sur tes actions, leurs conséquences sur tes proches, tes amis, tes collègues, ta famille. Et voici qu’apparait une nouvelle technologie qui permet de voir à travers les dimensions probabilistes, et de connaitre les décisions prises par ton double.
Car toute personne possède un double – un seul. Ce n’est pas quelqu’un avec qui nous partageons le même monde physique, mais c’est la version de toi ou moi qui a tranché autre chose aux choix cruciaux de nos existences.
Erik était mort. Il n’avait aucun doute sur ce fait : devant lui, un gigantesque panneau déclarait « Bienvenue après la mort ! », et en plus-petit, en dessous, « N’ayez pas peur, nous nous occupons de tout ». Tout ceci surplombait un immense comptoir de bois blanc, large à perte de vue, derrière lequel patientaient des êtres lumineux. Intrigué, Erik s’approcha de l’un d’eux.
— Bonjour. Vous êtes bien Erik E.
Le jeune garçon se saisit de la lanterne, un modèle en papier suspendu à une branche, et s’avança seul dans la nuit. L’obscurité était totale en cette nuit sans lune. Un voile nuageux effaçait les étoiles et les villageois, dans l’attente d’un résultat à la Cérémonie s’étaient terrés chez eux, volets clos et chandelles éteintes.
Après quelques minutes de marches, le garçon sentit qu’il était arrivé au bon endroit. Pourquoi ici et pas ailleurs ?